Test du Motorola Edge 50 Ultra : un mobile très bien équipé pour moins de 1000 euros

Et voilà le dernier smartphone Motorola Edge de la saison 2024-2025. Du trio qu’il forme avec les Edge 50 Fusion et Edge 50 Pro, le Edge 50 Ultra ne laisse pas le moindre doute sur ses ambitions : proposer encore mieux que ses petits frères mais pour un tarif qui demeure encore assez raisonnable, en tout cas, vis à vis des autres smartphones estampillés « Ultra » que l’on rencontre chez la concurrence (Galaxy S24 Ultra, Xiaomi 14 Ultra, Huawei Pura 70 Ultra, etc.) qui dépassent généralement allègrement les 1200 euros.

Moto a donc choisi de conserver un tarif sous la barre psychologique (et pour le moins assez handicapante) des 1000 euros sans pour autant faire de concessions. Au contraire, puisque, dès l’ouverture de la boîte, on constate une belle surprise. Les accessoires que l’on doit généralement se procurer moyennant un supplément, sont présents. Un chargeur filaire de 125 W et une coque de protection sont fournis. Joli geste qui d’emblée lui fait gagner quelques points de popularité. Ne reste plus qu’à voir si le ramage se rapporte au plumage.

Edge 50 Ultra : un design toujours aussi soigné

Il y a quelques semaines, nous avons testé le Edge 50 Pro. Un appareil de milieu de gamme aux très bonnes finitions et au design soigné. Le modèle Ultra conserve trait caractéristique de la famille. Il se décline en trois coloris. Le plus tendance, couleur pêche et le noir que nous testons ici tous deux habillés de similicuir, et un modèle pour le moins original baptisé Nordic Wood que les plus anglophones d’entre vous auront déjà traduit par bois nordique. Et pour cause, le dos de ce dernier est recouvert de bois naturel. C’est assez inattendu et plutôt réussi. D’autant que le choix de ce matériau que nous avons pu prendre en main avant ce test, ne pénalise en rien le poids de l’appareil. S’il est traité pour résister aux assauts de la vie moderne, difficile pour autant de prédire comment ce revêtement va vieillir. Sera-t-il marqué par une patine ? Ça lui donnerait encore plus de style.

Notre exemplaire de test se dote donc de son côté d’un cuir vegan assez doux au toucher et surtout, qui ne glisse pas des mains. Il n’accroche pas les traces de doigts mais plutôt les grains de poussière. L’élégance reste au rendez-vous même si l’on aurait apprécié un traitement similaire au Edge 50 Pro où l’ilot photo se fond dans le dos du mobile. Ici, celui-ci se distingue du reste en prenant place sur une plaque métallique brillante.

Moto pense toujours aux mains menues. Le Edge 50 Ultra conserve ainsi une ligne élancée avec une largeur inférieure à la moyenne due à son format 20:9. Il tient donc très aisément dans des petites mains. L’épaisseur de l’appareil est aussi bien maîtrisée avec seulement 8,6 mm.

Quant à la protection, le Edge 50 Ultra bénéficie d’une certification IP68 pour résister à la poussière et à l’immersion dans l’eau. Son écran profite d’un verre Corning Gorilla Glass Victus 3D pour faire face aux impacts et au rayures. L’ensemble demeure très équilibré avec un poids contenu de 197 g.

Un écran très lumineux

Motorola n’a pas encore cédé aux sirènes des écrans totalement plat sur ses modèles haut de gamme. Le Edge 50 Ultra embarque donc une dalle Oled de 6,7 pouces incurvée sur les bords. Il en résulte une belle impression d’immersion. La dalle propose une définition de 2712×1220 pixels pour une résolution de 446 ppp. Le taux de rafraîchissement grimpe à 144 Hz pour un usage qui reste encore à définir tant le nombre de jeux capables de tourner à cette fréquence reste anecdotique. On se contentera du mode automatique ou des deux paliers calés à 60 et 120 Hz. Malheureusement, il ne s’agit pas d’une dalle LTPO capable de descendre à 1 Hz pour limiter la consommation d’énergie. En conséquence, on fait l’impasse sur un mode Always On display (écran toujours allumé) qu’on aurait bien apprécié ici.

Certifié par Pantone, cet écran présente des couleurs plutôt éclatantes (avec le mode Couleurs naturelles) mais sans trop en faire. Elles ne dénaturent donc pas les images affichées. Nous avons également été agréablement surpris par la luminosité de cette dalle. Motorola indique un pic en HDR à 2500 nits et s’il nous semble un peu surestimé, il ne doit pas être loin de la réalité. Si nous n’avons pas rencontré de difficulté de lisibilité en plein soleil, nous avons toutefois été pénalisé par les reflets. Il manque juste donc, un petit traitement antireflets plus efficace.

Les performances du Edge 50 Ultra largement suffisantes

Smartphone haut de gamme mais pas premium, le Edge 50 Ultra ne se repose donc pas sur le top des SoC du moment, le Snapdragon 8 Gen 3 mais sur son petit frère le 8s Gen 3. Un processeur gravé en 4 nm composé de huit cœurs (1 Cortex-X4 à 3 GHz, 4 Cortex-A720 à 2,8 GHz et 3 Cortex-A520 à 2 GHz assisté par un GPU Adreno 735. Qu’on se rassure immédiatement, ce choix ne le pénalise nullement. Épaulé pour une configuration unique par 16 Go de RAM et 1 To d’espace de stockage tout de même, ce SoC se sort aisément de la plupart des tâches. Notre panoplie de benchmarks habituels montre de bonne performances. L’appareil se révèle très réactif au quotidien, présentant une interface très fluide.

Il peut même se frotter à des jeux exigeants et permettre des sessions de jeux dans des conditions très confortables. Comme avec Genshin Impact ou l’on peut grimper à une fréquence d’affichage de 45 images par secondes avec un niveau de détails calé sur Moyen.

Une interface bardée de bonnes idées

Ce Edge 50 Ultra est animé, comme les autres membres de la famille par Android 14 et de la surcouche logicielle maison Hello UI. Les habitués d’Android ne seront pas déboussolés puisque Moto ne dénature pas l’OS de Google mais le bonifie. Ici et là de petites fonctions bien vues jalonnent l’expérience comme l’illumination des bords incurvés pour annoncer l’arrivée de notification, le secouage de l’appareil pour lancer l’appareil photo, etc. Moto s’appuie également sur les aptitudes IA du Snapdragon 8s Gen 3. Il est possible de créer un fond d’écran raccord avec votre tenue ? L’IA, plutôt discrète sur ce smartphone, est également à l’œuvre pour le traitement photo y compris lors de la prise de vue. On apprécie également les outils fournis par le constructeur comme le dossier sécurisé, le SmartConnect pour relier le smartphone à un PC, le FamilySpace, un mode sécurisé pour les enfants, etc. Notre principal regret tient à la limitation des mises à jour logicielles prévues. Moto se cantonne ainsi à 3 ans de mises à jour d’OS et 4 ans de correctifs de sécurité. Pour un smartphone à presque 1000 euros, c’est un peu rude.

Des photos réussies mais des portraits récalcitrants

Ce modèle Ultra est bien évidemment un peu mieux armé que son petit frère le Pro sur le volet photo. Motorola l’a ainsi doté d’un grand-angle de 50 Mégapixels (f/1,6) à stabilisation optique, d’un ultra grand-angle de 50 Mégapixels (f/2,2) et d’un téléobjectif 3x périscopique de 64 Mégapixels (f/2,4). En façade la caméra selfie s’appuie sur un capteur de 50 Mégapixels (f/1,9), soit le même que sur le modèle Pro. Sur le papier, la configuration semble donc assez solide.

De jour, le module grand-angle s’en sort à merveille. Les clichés délivrés présentent un très bon piqué et des couleurs naturelles (merci la certification Pantone tant pour l’appareil photo que pour l’écran). Les détails fourmillent et la lumière est bien gérée, quelles que soient les conditions de prise de vue. Un sans-faute.

Équipé d’un téléobjectif optique 3x, le Edge 50 Ultra permet de se rapprocher du sujet avec efficacité. Les détails demeurent bien présents et très nets jusqu’au zoom 3x et même un peu au-delà jusqu’à 6x. Passé ce niveau, l’IA fait ce qu’elle peut pour corriger l’image avec plus ou moins de succès. Mais dans l’ensemble, c’est très satisfaisant.

Zoom x3

Zoom x6

Zoom x10

Zoom x20

Zoom x50

Zoom x3

Zoom x6

Zoom x10

Zoom x20

Le module ultra grand-angle du Edge 50 Ultra ravit lui aussi la rétine. On ne remarque pas de voile terne sur les image ce qui se produit généralement assez souvent avec ce module. Les détails restent bien présents mais on aurait apprécié une meilleure maîtrise de la déformation sur les bords. Ne boudons tout de même pas notre plaisir, les clichés sont globalement réussis.

Notre principale déception sur le terrain de la photo tient au mode portrait. Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons des difficultés avec ce type de cliché sur les appareils de la marque. Le Edge 50 Ultra semble à la peine pour faire le focus sur le sujet et appliquer l’effet bokeh. Nous avons du nous y prendre à plusieurs reprises pour parvenir au résultat souhaité. Mais lorsque l’appareil y arrive, c’est très réussi avec un détourage très propre et un flou progressif étonnamment bon.

En basse lumière, c’est un peu la loterie. Le temps de pose plus long et sujet aux bougés est tantôt réussi, notamment avec les scènes statiques, tantôt un échec avec les sujets en mouvement. L’autofocus est à la peine et il en résulte des images parfois complètement floues ou sérieusement pixélisées. Néanmoins, lorsque les bonnes conditions sont réunies avec un minimum de lumière ambiante et une bonne stabilité, le Edge 50 Ultra peut délivrer des clichés très corrects.

Une bonne autonomie et une recharge ultra-rapide

Contrairement à la plupart des smartphones actuels, le Edge 50 Ultra se repose sur une batterie de « seulement » 4500 mAh. Trop court ? Pas vraiment. La bonne gestion énergétique du SoC de Qualcomm donne à l’appareil de quoi tenir efficacement une bonne journée et demie sans broncher. Son score dans PC Mark s’établit à presque 15 heures d’endurance ce qui est très correct.

La bonne surprise vient de la recharge. Livré avec un chargeur de 125 W, notre exemplaire de test a pu refaire le plein de 0 à 100 % en 19 minutes seulement. Ce qui le classe parmi les modèles les plus performants dans ce domaine. Pour l’utilisateur, c’est l’assurance aussi de recharger la batterie très rapidement pour repartir en vadrouille… à condition de ne pas oublier son chargeur. Toutefois, il ne faudra pas abuser du système Boost de charge, le paramètre qui permet cette prouesse au risque d’user prématurément la batterie qui se met à chauffer fortement pendant l’opération.

En conclusion, notre avis sur le Motorola Edge 50 Ultra

Avec le Edge 50 Ultra, Motorola rend une excellente copie. Aucun défaut majeur n’entache ce smartphone haut de gamme au design soigné et élégant. Nous avons apprécié son format élancé et adapté aux petites mains malgré une dalle de 6,7 pouces. Son écran très lumineux est d’ailleurs un plaisir pour la rétine. Il ne s’en laisse pas conter non plus au niveau des performances avec une belle réactivité. Sa polyvalence en photo (excepté pour le mode portrait par trop capricieux) en fait un très bon compagnon de voyage pour capturer des clichés à tout va sans se poser de question.

On le trimballe aussi partout sans crainte de tomber en panne sèche pourvu que l’on n’oublie pas d’emmener son chargeur de 125 W fourni (pour une fois). À presque mille euros, ce smartphone présente presque une copie sans faute même s’il nous paraît encore un peu cher. Avec 100 euros de moins sur la facture il se serait présenté comme un très bon représentant des smartphones au rapport qualité/prix indiscutable. Mais à ce prix, on peine à excuser le suivi des mises à jour limité à trois ans seulement.