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Comment Nintendo et sa NES ont sauvé le jeu vidéo

Seule la console japonaise a pu faire tenir une industrie alors en plein krach.

La mythique console de salon de Nintendo. | Jason Leung <a href="http://unsplash.com/photos/ZV7lnfyQLmA">via Unsplash</a>
La mythique console de salon de Nintendo. | Jason Leung via Unsplash

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Ars Technica

La pandémie de Covid-19 et les épisodes de confinement qui ont rythmé les vies dans le monde entier en 2020 ont apporté une preuve supplémentaire que les jeux vidéo sont l'un des (sinon le) poids lourds de l'industrie du divertissement.

Switch, nouvelles PlayStation 5 et Xbox Series X|S, voire PC: cette année faste fut, pour l'ensemble des plateformes, celle de la rupture de stock.

Pourtant, en 1983, nombre d'observateurs étaient persuadés que les consoles de salon et la «folie jeu vidéo» n'étaient qu'une parenthèse, déjà en train de se refermer. Au début des années 1980, voyant dans les jeux vidéo un nouvel eldorado de l'entertainment, des centaines d'entreprises s'étaient lancées sur le marché, copiant frénétiquement tous les titres à succès.

Ces nouveaux studios ont inondé un marché naissant de jeux de faible qualité: cette foire d'empoigne a fini par saper la confiance des consommateurs comme des distributeurs. En parallèle, les ordinateurs personnels ont commencé à se démocratiser, concurrençant indirectement les consoles de salon.

En 1983 se produit donc un véritable krach du jeu vidéo. Atari, à l'époque leader du marché des consoles, enregistre des pertes gigantesques et doit détruire des milliers de cartouches de jeu.

Big in Japan

Mais au moment où Atari sombre aux États-Unis, Nintendo tient un succès au Japon avec sa console Famicom. La firme est persuadée que son produit peut fonctionner de l'autre côté du Pacifique grâce à une série de jeux de bien meilleure qualité, dont le premier Super Mario Bros.

Interviewée par Ars Technica, Gail Tilden, à l'époque chargée du marketing de Nintendo aux États-Unis, revient sur cette période. Au départ, le lancement n'est organisé qu'à New York, où quelques dizaines de milliers de systèmes seulement sont distribués.

Tilden explique que la génération de consoles précédente avait été tellement désastreuse que, malgré la grande confiance de ses services en la qualité de leur produit, leur défi le plus complexe a été de se démarquer le plus possible de ce passé entaché d'échecs et de déceptions.

Impossible par exemple d'utiliser les termes «jeu vidéo» ou «cartouche», associés aux malheurs passés. C'est pourquoi la Famicom, qui devait initialement être nommée Nintendo Advanced Video System devient la NES, pour Nintendo Entertainment System. Quant aux jeux, ils ne sont plus des cartouches mais des «packs».

Les accessoires comme R.O.B. the Robot, un petit robot en plastique, sont également mis en avant, afin de présenter la console comme un jouet plutôt qu'un système de jeu vidéo.

L'une des grandes erreurs d'Atari tenait au packaging de ses titres, qui s'appuyait régulièrement sur des photos ou des posters de franchises connues, alors que les jeux de l'époque n'avaient rien de réaliste. À l'inverse, les jaquettes de titres NES montrent les jeux tels qu'ils sont réellement.

Cette stratégie est un carton plein. En 1990, 30% des foyers américains possèdent une NES et attendent la prochaine console. C'est ainsi que Nintendo a sauvé le marché du jeu vidéo, et ouvert la porte à de nombreux autres acteurs.

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