"T'es député toi ? Il faut se couper les cheveux" : l'élu NFP Steevy Gustave victime de propos déplacés, indignations à gauche

Fraîchement élu dans la 3e circonscription de l'Essonne, Steevy Gustave a été la cible d'une remarque tendancieuse dans les couloirs du Palais Bourbon.

Le député Steevy Gustave a reçu des propos désobligeants lors de son arrivée à l'Assemblée. (Photo : ALAIN JOCARD / AFP)

Des propos aux relents racistes qui n'ont pas manqué de faire réagir à gauche. Ce mardi 9 juillet, plusieurs députés nouvellement élus ont fait leur entrée à l'Assemblée nationale et découvert de l'intérieur le Palais Bourbon. Pour certains, cependant, le désenchantement a été immédiat.

Comme le révèle Mediapart, Steevy Gustave, député écologiste de la 3e circonscription de l'Essonne, a en effet connu un premier contact affligeant avec la vénérable institution. Alors qu'il venait d'arriver à l'Assemblée ce mardi, l'élu a en effet croisé un individu visiblement gêné de le voir coiffé de dreadlocks.

"T’es député toi ? Il faut se couper les cheveux", aurait ainsi lancé cette personne au député écologiste. Ancien militant de SOS Racisme et ancien conseiller de Christiane Taubira au ministère de la Justice entre 2012 et 2016, Steevy Gustave n'est certes pas confronté pour la première fois de sa vie à ce type de remarque désobligeante, mais il espérait en être épargné à l'Assemblée nationale.

"Je ne pensais pas que dans cette jolie institution, je recevrais ce quolibet auquel je suis habitué par ailleurs", a commenté cet enfant d'un père martiniquais et d'une mère cap-verdienne fort d'une longue carrière dans le milieu de l'audiovisuel et du spectacle (il fut notamment le chorégraphe de France Gall, comme le rappelle Le Parisien).

Si l'auteur des propos méprisants adressés à Steevy Gustave n'a pas été identifié, il s'agit selon l'élu écologiste d'un homme d'une soixantaine d'années, qui est peut-être également un député. S'il est probable que l'affaire n'aille pas beaucoup plus loin, elle en dit long sur les instincts conservateurs qui animent une partie des représentants de la Nation.

Dans la foulée de la révélation de cet incident par Mediapart, Steevy Gustave a en tout cas reçu le soutien de plusieurs collègues députés du NFP. L'élue écologiste de la 9e circonscription de Paris, Sandrine Rousseau, a par exemple réagi sur le réseau social X, tout comme le député La France Insoumise de la 4e circonscription de Haute-Garonne, François Piquemal.

D'une manière générale à gauche, et spécifiquement chez Les Ecologistes, l'intention est bien de ne pas laisser passer cette petite phrase aux relents racistes. La dirigeante du parti Marine Tondelier a ainsi rappelé que les Ecologistes étaient "extrêmement fiers" d'être représentés à l'Assemblée par Steevy Gustave.

De son côté, Sabrina Seibahi, députée écologiste de la 4e circonscritption des Hauts-de-Seine, a apporté son soutien à son collègue et rappelé que "considérer les dreadlocks comme inappropriées dans un environnement professionnel, c’est discriminatoire et raciste". Il y a quelques mois, cette même députée avait mis sur le devant de la scène parlementaire le sujet de la discrimination capillaire au travail. Une loi sur le sujet avait d'ailleurs été votée par l'Assemblée, puis transmise au Sénat, où elle est toujours en cours d'étude.