JO 2024 à Paris : La transmission de la dengue va-t-elle s’accélérer dangereusement ?

Les JO vont connaître un afflux d’athlètes et de visiteurs venus du monde entier et potentiellement présenter un risque d’émergence d’arboviroses comme la dengue, le chikungunya ou encore le zika. Un phénomène qui suscite l’inquiétude.

Le moustique tigre tire profit des échanges commerciaux pour pouvoir se propager.

Les autorités sanitaires sont en alerte. À moins de trois semaines du début des Jeux olympiques et compte tenu du brassage des populations attendu lors de cet événement mondial, la menace d’une vague de contaminations à la dengue, au zika ou au chikungunya par le moustique tigre suscite de plus en plus d’inquiétude. Au total, 15 millions de personnes dont près de 3 millions de touristes sont attendus à Paris et en Île-de-France pour suivre les olympiades.

Face à cette éventualité, Anna-Bella Failloux, entomologiste à l'Institut Pasteur, s’est donc préparée à réagir. Et pour agir au plus vite à l’instant T, il a donc été indispensable pour elle de connaître le délai de transmission des arbovirus. Pour ce, elle a utilisé des moustiques tigres prélevés sur le terrain. "Ces moustiques ont été amplifiés en laboratoire et nous avons réalisé ce qu'on appelle des infections expérimentales", a-t-elle expliqué à France Inter tout en faisant part de ses conclusions.

Ainsi, dans l’expectative d’une température à 28 degrés, il faudrait deux à trois semaines pour transmettre la dengue ou le virus du zika, trois à sept jours pour le chikungunya et trois jours pour le West Nile, le virus du Nil occidental. “L'étude qu'on a faite va nous permettre d'organiser au mieux cette lutte antivectorielle. Si on trouve un cas de West Nile humain, on se dit qu'on a trois jours devant nous pour pouvoir réduire la propagation du virus via le moustique. Il faut aller très, très vite", a-t-elle ajouté.

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Dans un tel cas, une désinsectisation des zones fréquentées par le malade est alors ordonnée, une procédure qui ne semble pas inquiéter Arnaud Tarantola, épidémiologiste à Santé publique France. "Chaque année, des voyageurs viennent ou des Franciliens vont en vacances en zone d'endémie et reviennent affectés par la dengue, le chikungunya ou le zika. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de risque lié au JO, je dis que le surrisque en termes de retour de voyageurs de zone d'endémie ne paraît pas majeur à ce stade", a-t-il expliqué à France Inter.

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Comme l’a rappelé Anna-Bella Failloux de son côté, "il va falloir apprendre à vivre avec le moustique tigre car dorénavant il fait partie du paysage français”. À noter que le moustique tigre se reconnaît par des rayures noires et blanches. Concrètement, cette espèce d’origine asiatique tire profit des échanges commerciaux pour pouvoir se propager. Le changement climatique va également lui offrir des régions nouvelles où il pourra s’installer. Aujourd’hui, il est présent dans 80% des départements de l'Hexagone.